Photo: Carlos Ortega / EFE)
Exigeons du gouvernement colombien des négociations et l’arrêt des violences contre la population.
Depuis le 28 avril les organisations sociales, des associations comme le mouvement paysan et indigène ou comme le mouvement afro-colombien et les syndicats, ont appelé à la mobilisation contre les mesures ultra-libérales du gouvernement d’extrême droite d’Ivan Duque.
La Colombie est victime d’une profonde inégalité sociale et d’une violence d’état systématique contre l’opposition politique et les mouvements sociaux. On parle en droit international d’un génocide politique, basé sur des plaintes déposées pour crimes contre l’humanité à la Cour Pénale Internationale et à la Cour Interaméricaine de droits de l’homme.
La mobilisation sociale de grande ampleur est inédite en Colombie.
Elle subit la répression d’état mais cette fois, s’est mise en mouvement, la population la plus pauvre, exclue du système social, exclue d’accès aux services de santé et à l’éducation. Dans un pays avec un chômage de masses de plus de 14% et avec une économie informelle nourrie par le trafic de drogue auquel est liée une grande partie de la classe au pouvoir.
Les activités de mobilisation recensées par des ONG sur place informent d’environ 5600 actions de protestations, 2600 concentrations, 1200 cortèges, 1300 blocages et 30 assemblées dans tout le territoire, 9 tous les départements et touchant spécialement les 7 grands centres urbains dont Bogotá la capitale.1
Les chiffres de la répression sont énormes :
Plus 40 morts, plus de 1200 détentions arbitraires, 575 interventions violentes contre manifestants, plus de 500 portés disparus, et au moins 21 victimes de violence sexuelle. Depuis la nuit du 17 mai, le président a ordonné à l’armée d’intervenir directement contre les lieux de blocages ou de manifestation.
On est témoin d’une confrontation totale de la part d’un état autoritaire contre un pays appauvri et saccagé. Bien que le Gouvernement ait retiré sa Loi fiscale d’augmentation de la TVA, le peuple Colombien, sa jeunesse continuent à se mobiliser et contestent de manière déterminée le modèle économique et social.
Les solutions demandées dans les manifestations sont :
- Tout de suite arrêter la répression, installer des enquêtes de la justice pour toutes les violations de droits de l’homme.
- Stopper le modèle néolibéral avec la réforme à la santé, et des retraites ;
- Création d’un revenu universel pour les plus pauvres, gratuité de l’éducation publique.
- Mettre en œuvre les accords de Paix signés par l’état colombien à la Havane Cuba ;
Appel à la solidarité
Des expressions de solidarité ont commencé à voir le jour, sous plusieurs formes dans plusieurs pays et en France à Paris comme à Lyon. Elles doivent se renforcer car il est urgent d’exiger par tous les moyens que l’état colombien arrête la violence et ouvre une étape de négociations directe avec les manifestants. @PresidenciaCol @infopresidencia #SOSColombiaDDHH #SOS Colombie.
Gustavo Rojas
Profesor y facilitador de procesos sociales.